Roland (en francique Hruotland, latin Hruodlandus) est un personnage de la littérature médiévale et de la Renaissance, chef paladin de Charlemagne (il est même parfois présenté comme le neveu de ce dernier) et figure centrale de la matière de France.
Personnage central de la Chanson de Roland, une chanson de geste du XIe siècle racontant sa dernière lutte contre les Sarrasins à la bataille de Roncevaux, il est basé sur un personnage historique n'ayant que peu de rapport avec les nombreux récits épiques dont il est le héros.
-Le Roland historique : Il n'existe qu'un seul texte qui fasse mention du personnage historique de Roland. C'est dans la Vita Karoli Magni, œuvre écrite entre les années 829 et 836 par Eginhard que ce dernier, moine et chroniqueur, rapporte que les Vascons (les Basques actuels) massacrèrent Roland et toute son armée au cours d'une bataille. Roland était le préfet des Marches de Bretagne.
Le roi, futur Charlemagne, conduisit effectivement ses troupes à Saragosse en Espagne à la demande du wāli de la ville, Sulayman ibn al-Arabi, mais ce dernier ayant été remplacé entre temps, Charles trouva les portes de la ville closes. De dépit, l'aile occidentale de l'armée franque, conduite par le roi, rasa les défenses de la ville navarraise de Pampelume, qui avait pourtant résisté à la pression musulmane.
Le 15 août 778, pour piller son ravitaillement, des Vascons insoumis décimèrent l'arrière-garde de l'armée du roi Charles, lourdement armée, alors qu'elle gravissait péniblement une vallée encaissée depuis Roncevaux. Roland et quelques autres nobles y trouvèrent la mort, ainsi que le comte du palais Anselme.
-Légende : Ce n'est qu'à partir de 300 ans plus tard, au cours du Moyen Âge, que les récits remplacent les Vascons par des Sarrasins, et l'incident devint symbolique de l'affrontement entre chrétiens et musulmans. Une légende qui a pris naissance avec le développement de la Reconquête et celle du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle place le tombeau du comte Roland à Blaye, dans l'église Saint-Romain aujourd'hui détruite.
-Pyrénées : Les légendes liées à Roland font partie de la mythologie pyrénéenne. Roland est devenu un géant et a laissé des traces de son passage un peu partout sur les deux versants de la chaîne montagneuse. On connaît la Brèche de Roland, gigantesque entaille dans la paroi laissée par son épée Durandal.
Selon différentes légendes, l'épée, qui renfermait dans sa garde une dent de saint Pierre, aurait été récupérée : en 1845, selon le voyageur anglais R. Ford, on pouvait la voir à Madrid ; quand Fulcanelli écrivit Le Mystère des cathédrales (1922), Durandal se trouvait dans un coffre scellé dans la roche et enchaîné, à Rocamadour ; en 1968, selon le professeur Gómez Tabanera, dans un petit village des Pyrénées (sans autre précision), les femmes stériles désirant avoir un enfant se passaient sur le ventre une « épée de Roland ». Au sud, dans le Haut Aragon, le Salto de Roldán (« saut de Roland ») est constitué par deux sommets éloignés, séparés par un précipice que son cheval aurait franchi d'un bond (le cheval de Roland était à la mesure de son maître, et ses traces sont multiples). Il existe de nombreux Pas de Roland, passages taillés dans la roche. On ne compte plus les rochers qui ont servi à Roland pour jouer au palet, les marques de ses pas creusées dans la roche, etc.
Au Pays basque, l'enfance de Roland est un thème récurrent: un berger trouve un enfant nouveau-né qui tète une de ses vaches. L'enfant grandit et révèle une force phénoménale. Devenu adulte, il se fait forger un makhila de fer, « gros comme une poutre ». Il s'en va combattre les Mairiak, dans ce cas clairement désignés comme les Maures. Il est souvent accompagné d'Olivier (le Daim) mais aussi de Samson avec qui il rivalise d'exploits. On retrouve souvent les caractéristiques et les thèmes attribués à Jean de l'Ours : la force surhumaine exercée involontairement contre les camarades d'école, la canne de fer, les compagnons.
-Alpes : Roland et sa jument Babiéca sont connus aussi en Isère au travers de la légende des trois pucelles : des pitons rocheux du Vercors dominant Grenoble.